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Aspects éthiques : Bien être animal

« Ce qui frappe d’abord, c’est l’état des vaches : épuisées, elles tombent de fatigue, elles sont amorphes, comme mortes, sans réaction. Elles ne réagissent pas aux gestes qu’on fait près d’elles et auxquels elles réagissent normalement. On doit utiliser un pince hanche pour les relever quand elles ne le peuvent plus ; au moins deux vaches tombent par semaine. On utilise aussi ces pinces quand elles se trouvent coincées dans leur logette et ne peuvent plus en sortir. » ; « Les vaches sont très sales, beaucoup dans les logettes n’arrivent pas à se relever, trop faibles. » Voici donc les premières réactions d’un ex-salarié de la ferme des mille vaches concernant l’aspect éthique du projet.

 

Créée en 2008, l’association L214 est portée sur la défense du bien-être animal. En effet son nom fait référence à un article du code rural qui dit que « tout animal étant un être sensible, il doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur les différents sites des fermes des mille vaches, le nombre de bovins présents ne semble pas compatible avec la notion de bien-être animal qui consiste par exemple à laisser les vaches pâturer dans une prairie verdoyante. Pourtant la Recommandation du Conseil de l’Europe concernant les bovins souligne “que les animaux devraient avoir l’opportunité de sortir aussi souvent que possible, et en été de préférence chaque jour”.

 

Cela permettrait par exemple de limiter les boiteries car actuellement sur un troupeau d’une ferme des mille vaches en France “on compte au moins 300 boiteries. Les pattes souffrent beaucoup à cause du sol en béton. Le béton qui est partout est l’ennemi de la vache. ». Et de ne pas considérer les vaches comme des produits de production mais d’avoir un contact “humain” avec elles et donc qu’elles soient considérées comme des êtres vivants. Mais cela n’est pas prévu, les animaux seront enfermés dans une énorme ferme où ils ne pourront pas en sortir. Les employés leur apporteront la nourriture sur place comme de l'ensilage de maïs, des compléments minéraux et du soja, du foin ou de la paille.

 

L'alimentation pour un troupeau de cette taille viendra des fermes voisines ou sera importé, comme le soja, car il faudra de très grandes quantités de nourriture. Un extrait de témoignage d’un ex-salarié du projet nous dit que « La nourriture vient de partout, en grande quantité, de France et de Belgique. Les 5 à 10% qui sont la quantité normalement refusée par les vaches, et qui devraient être jetés car gâtés, sont systématiquement collectés, remélangés et reproposés aux animaux, cela fait de la nourriture avariée, avec des boulettes de pourri. Le silo de stockage de maïs n’est pas régulièrement nettoyé et récemment on en a sorti deux remorques de nourriture pourrie. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au niveau sanitaire, les élevages intensifs comme les fermes des mille vaches et donc l’augmentation progressif de la taille des troupeaux sont fortement propices au développement de maladies respiratoires, digestives et parasitaires. Donc afin d’éviter toutes ces épidémies et toutes ces maladies, les exploitants ont recours aux traitements antibiotiques préventifs. Mais cela conduit à l’augmentation des résistances aux antibiotiques par les agents pathogènes et donc cela ne fait que retarder le problème et même cela l’aggrave (cf vidéo en présentation).

 

En cas d’épidémie, comme tous les animaux sont dans le même milieu et ont les mêmes antibiotiques, il faudrait sûrement euthanasier un grand nombre d’individus. Mais un extrait d’un témoignage d’un ex-salarié du projet de M. Ramery  dit que « La cause première de la mortalité est le manque de suivi. Les vaches sont malades et ne sont pas toujours soignées. Ce manque de suivi animal est évident et alarmant. La souffrance animale est importante. ». Donc on peut supposer que si il y avait un minimum de suivi, cela pourrait améliorer les conditions des animaux. En effet il rajoute que actuellement : « On compte une mortalité d’environ 2 à 3 vaches et 5 veaux par semaine.

 

Un associé de Ramery, Christophe Deneux (le seul qui ait été vu comme travaillant à la ferme) a déclaré que la moitié de son troupeau de départ – pourtant des Montbéliardes résistantes - était morte, soit 30 vaches sur les 60 qu’il a ramenées. ». Et il dit même que « Si une visite des Services Vétérinaires correcte était faite, cette ferme serait fermée. Les vaches ont sans doute la paratube, maladie contagieuse pour elles. “

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais ce problème est aussi présent en élevage standard où les conditions de vie des animaux sont également préoccupantes, comme le souligne l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). « Le groupe scientifique a conclu que la sélection génétique exercée sur le long terme en vue d’augmenter la production de lait et la nature des systèmes d’élevage utilisés – c.à.d. les systèmes de stabulation et les équipements ainsi que les pratiques d’exploitation et de manipulation – constituent des facteurs majeurs qui affectent la santé des vaches laitières et d’autres aspects liés à leur bien-être. » Aujourd’hui, le monde agricole est dans l’optique de produire toujours plus et donc cela ne favorise pas du tout les petits éleveurs qui n’arrivent plus à s’en sortir. Ils sont de plus en plus nombreux  à devoir abandonner leurs troupeaux car ils ne s’en sortent pas économiquement. Parfois ils laissent leurs bêtes mourantes faute de nourriture et de soins.

 

La ferme des mille vaches participe t-elle à cette diminution du nombre de petites fermes ? Ou est-ce à cause de l’homme qui consomme toujours plus ? La ferme des mille vaches semble être juste la solution adéquate à la société actuelle. Donc c’est à nous de faire évoluer les choses en consommant moins de produits industriels et en achetant plus local.

 

 

 

 

 

 

 

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